lundi 1 juillet 2024

Le Conseil d’État adopte la règle du "cachet de la poste faisant foi"


       Le respect des délais de recours est l’une des conditions nécessaires pour qu’une contestation soit recevable devant le juge administratif. Jusqu’à présent, l’appréciation de ce délai se faisait sur la base de la date d’enregistrement du recours par le greffe de la juridiction administrative saisie. Cette règle obligeait les justiciables qui envoyaient leurs recours par voie postale à le faire plusieurs jours avant l’expiration du délai. Une telle contrainte ne s’appliquait pas au requérant qui utilisait la voie électronique. En effet, le téléservice permet au requérant de déposer son recours jusqu’au dernier jour du délai du recours.

Afin de mettre tous les justifiable sur un pied d’égalité, le Conseil d’État a fait évoluer sa jurisprudence (Décision n° 466541 – 13 mai 2024). Désormais, pour les recours envoyés par voie postale, le respect du délai s’apprécie à la date d’envoi du courrier, attesté par le caché de la poste.

Lien vers la décision du conseil d’État: https://www.conseil-etat.fr/fr/arianeweb/CE/decision/2024-05-13/466541

 N.Poisson 

dimanche 22 janvier 2023

La gratification minimale des stagiaires : un nouveau montant pour 2023

 

    Depuis le 1er janvier 2023, le montant minimum de la gratification des stagiaires est de 4.05 € par heure de présence effective. Il est à remarquer que dans les organismes publics ne peuvent pas verser de gratification supérieure au minimum légal au risque que la convention soit requalifiée en contrat de travail.

Cette obligation s’applique aux entreprises, aux administrations publiques, aux collectivités territoriales, aux établissements de santés, aux associations (art. L124-6 du code de l’Éducation).

L’organisme d’accueil est obligé de gratifier l’élève ou l’étudiant si la durée du stage est supérieure :

-        A 2 mois consécutifs (=7h/jour pendant 44jours)

-        A 309 heure si le stage n’est pas effectué de façon continue

En dessous de ces seuils, l’organisme d’accueil n’a pas l’obligation de verser une gratification au stagiaire (art. D.124-8 du code de l’Éducation).

Attention : Ces conditions ne s’appliquent pas aux élèves du second degré de l’enseignement agricole.

Sources :

Article L.124-6 du code de l’Éducation

Article D.124-8 du code de l’Éducation

Simulateur de calcul du montant de la gratification d’un stage : Service-Public.fr

 

Auteur : Nicolas. P

 

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dimanche 25 décembre 2022

Alter-Légaux "be back" !

 

Cher(e)s Alter-Légalistes,

Après une grande période de pause, Alter-Légaux se prépare à revenir en 2023 avec quelques nouveautés.

D’une part, la team Alter-Légaux s’étoffe avec de nouveaux collaborateurs mais l’esprit reste le même : partager notre passion du droit et rendre le droit accessible au plus grand nombre (car « nul n’est censé ignorer la loi »).

En attendant 2023 et de nouveaux articles, Alter-Légaux vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année.

 

                                                                                                          Alter-Légaux

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vendredi 6 août 2021

Le droit à la paisible jouissance du logement

I) Le droit du locataire à une paisible jouissance du local

            On parle de trouble de jouissance lorsque le propriétaire d’un logement ne garantit pas au locataire le confort nécessaire dans son habitation ou ne lui permet pas de l’occuper sereinement.

            Selon la loi, le locataire a le droit à une jouissance paisible au sein des lieux qu’il loue (art 6 de la loi du 6 Juillet 1989). En outre, le code civil prévoit que le bailleur doit assurer cette jouissance paisible du locataire pendant toute la durée du bail : “le bailleur est obligé, par la nature du contrat, et sans qu'il soit besoin d'aucune stipulation particulière (…) d'en faire jouir paisiblement le preneur pendant la durée du bail" (Art. 1719 du Code civil).

            De plus, propriétaire doit entretenir les locaux et les parties communes en état de servir à l’usage prévu par le contrat. En effet, l’article 1721 du code civil dispose qu’« Il est dû garantie au preneur pour tous les vices ou défauts de la chose louée qui en empêchent l’usage, quand même le bailleur ne les aurait pas connus lors du bail. S’il résulte de ces vices ou défauts quelque perte pour le preneur, le bailleur est tenu de l’indemniser ».

            L’obligation d’assurer la jouissance paisible des lieux loués est une obligation qui pèse sur tous les bailleurs, que le bailleur soit un bailleur du secteur privé ou un bailleur pour Habitation à loyer modéré (HLM).

   Le trouble de jouissance peut se manifester de différentes manières :

- Refus d’installer une boite aux lettres,

- Absence d’installations électriques et de robinets d’eau,

- Cessation de fourniture du chauffage collectif prévu par le bail,

- Refus d’accès à l’ascenseur, etc.

- L’introduction du propriétaire dans le logement sans autorisation du locataire ;

- L’impossibilité d’utiliser une pièce à cause de l’humidité ;

- La présence d’amiante ou autres substances néfastes ;

- La présence d’insectes ou de nuisibles ;

- La persistance de mauvaises odeurs.

            Mais cette obligation de paisible jouissance qui pèse sur le propriétaire n’est pas illimitée. En effet, le bailleur n’est pas responsable en cas de troubles de fait causés par un tiers ou par force majeur. Selon l’article 1725 du Code civil : « le bailleur n'est pas tenu de garantir le preneur du trouble que des tiers apportent par voies de fait à sa jouissance, sans prétendre d'ailleurs aucun droit sur la chose louée ; sauf au preneur à les poursuivre en son nom personnel ».

            Le juge judiciaire a régulièrement eu l’occasion d’exclure la responsabilité du bailleur pour des troubles causés par des tiers (Cour de cassation, civile, Chambre civile 3, 23 juin 2015, 14-13.385, Inédit)

II) Les démarches pour faire respecter la paisible jouissance due au locataire

            La première démarche à entamer est d’essayer de dialoguer avec le propriétaire pour lui exposer le problème et tenter de le régler à l’amiable. 

            Envoyez un courrier recommandé avec accusé de réception à votre propriétaire en faisant état du trouble de jouissance. Ainsi, vous aurez une preuve que vous avez tenté de régler le problème à l’amiable. Pensez à rappeler les références juridiques qui s’appliquent à votre situation.

            Si le propriétaire ne répond pas dans les 2 mois ou refuse d’accéder à votre demande, vous pouvez saisir la Commission Départementale de Conciliation. Celle-ci vous aidera à trouver une solution et fera office de médiateur entre vous et votre propriétaire.

            Si malgré vos démarches amiables les troubles persistent, vous pouvez engager une procédure judiciaire et saisir le juge. Si la justice tranche en votre faveur, vous pourrez peut être obtenir :

-Une réduction (parfois dispense) de loyer jusqu’à l’accomplissement des travaux nécessaires,

- La réalisation de travaux, la mise en conformité ;

- Des dommages et intérêts, des réparations financières pour compenser la non jouissance paisible des lieux.

      A titre d’exemple, un bailleur a été condamné à verser des dommages et intérêts à son locataire qui ne pouvait pas rester dans les lieux (Cour de cassation (3e chambre civile, 8 novembre 2011, pourvoi n° 10-31.011). En l’espèce, les juges ont considéré qu’un propriétaire, dont l’appartement présentait une importante condensation en raison d’une aération inefficace et d’un manque d’étanchéité entre la salle de douche et la pièce à vivre, n’avait pas respecté son obligation de délivrance et d’entretien du logement (article 1725 du code civil).

            Attention : Ne prenez jamais l’initiative de diminuer votre loyer ou de cesser de le payer. Autrement dit, on ne se fait pas justice soi-même.

            Selon le juge cassation, « l’inexécution de travaux de réparation par une bailleresse ne pouvait dispenser le preneur de payer le loyer » (Cour de cassation, 3e chambre civile, 22 février 1994, pourvoi n° 92-11.882).

            Recommandation : consultez le Décret du 30 janvier 2002 relatif aux caractéristiques du logement décent. Ce texte décrit, pièce par pièce, les critères nécessaires pour qu’un logement réponde aux normes de décence en vigueur, ainsi que les démarches et recours en cas de non-conformité.

 

Références juridiques:

Article6 de la loi du 6 juillet 1989

Article20-1 de la loi du 6 juillet 1989

Article1719 du code civil

Article1720 du code civil

Article1721 du code civil

Article1725 du code civil

- Décret n°2002-120du 30 janvier 2002 relatif aux caractéristiques du logement décent pris pour l'application de l'article 187 de la loi n° 2000-1208 du 13 décembre 2000relative à la solidarité et au renouvellement urbains.

Cour decassation, civile, Chambre civile 3, 8 novembre 2011, 10-31.011, Inédit

Cour deCassation, Chambre civile 3, du 22 février 1994, 92-11.882, Inédit

Cour decassation, civile, Chambre civile 3, 23 juin 2015, 14-13.385, Inédit

 

 Auteur: Nicolas P.

Le Conseil d’État adopte la règle du "cachet de la poste faisant foi"

        Le respect des délais de recours est l’une des conditions nécessaires pour qu’une contestation soit recevable devant le juge adminis...